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El Mostafa Maftah travaille de manière obsessionnelle sur l’espace mural. Son œuvre fonctionne comme un palimpseste qui explore toutes les charges émotionnelles et historiques de cet espace d’expression contestataire ou mémoriel. Le mur, c’est l’espace public de l’affichage des idées et des émotions que cela soit par placard ou par graffiti : politiques, amoureux ou encore critiques contestataires, comiques ou cyniques. Le mur constitue finalement une agora sans cesse renouvelée, d’autant plus indispensable et révélatrice dans des villes où l’espace partagé ne permet pas toujours la rencontre, la mixité ou encore la revendication.

MAFTAH El Mostafa

Né en 1957, vit et travaille à Casablanca. El Mostafa Maftah commence par étudier à l’Ecole des beaux-arts de Casablanca, avant de rejoindre l’école Supérieure d’Art et d’Architecture de Marseille. Il s’installe ensuite en Italie, où l’influencent les travaux d’Alberto Burri, Antonio Tapies et Lucio Fontana, qui se réclament de l’art informel et se distinguent par leur utilisation de matériaux pluriels, non académiques. Ses peintures, sculptures, dessins, installations et performances montrent une forte inclinaison pour les perceptions enfantines, prétexte à une quête de mémoire individuelle et collective dans l’espace public de la rue, Depuis son enfance, El Mostafa Maftah évolue autour des métiers à tisser sur lesquels travaillent les femmes de sa famille et particulièrement sa mère. Lors de son cursus académique aux beaux-arts, il décide en 3e année d’intégrer l’atelier de tapisserie animé par Anna Draus Hafid dont les techniques, l’atmosphère fébrile de dextérité manuelle et la patience studieuse lui sont déjà familiers. A cette occasion, il se libère des académismes et incarne pleinement et de manière très personnelle les enseignements du Groupe de Casablanca. « En 1979, nous vivions une période incandescente, c’est-à-dire révolutionnaire, explosive. Nous voulions sortir des cadres, acquérir une liberté de pensée et aussi revenir à un certain état de nature proche de l’enfance. » Feu en océan en traduit la fougue et l’espoir à travers le motif d’une éruption volcanique sous-marine ; abstraction visionnaire d’abord, conceptualisée sous forme de peinture avant d’être tissée en différentes strates de couleurs et de reliefs réinterprétant la tradition avec une sensibilité tactile et mémorielle.

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