Artistes et amateurs d'art se mobilisent en soutien
aux récents lauréats des Beaux-arts et aux jeunes artistes émergents !
Née en 1996 à Oujda, Maroc Diplômée de l'institut national des beaux-arts de Tétouan. EXPOSITIONS COLLECTIVES 2019 - Espace le cercle des arts - Tanger, Ma 2018 - Galerie Mohamed Serghini - Tétouan, Ma - Maison des artistes "Habiba Amor" -Tanger, Ma 2017 - Galerie Bertuchi -Tetouan, Ma Prix 2018 - Premier prix de Tanger med. 2017 - Premier prix au concours de BRAND YOUR MOROCCO AND YOUR AFRICA.
LAHRACH Sabine
La broderie, de mère en fille Sabrine Lahrach est une jeune artiste native d’Oujda. Sa formation à l’Institut National des Beaux-Arts de Tétouan, dont elle est sortie major de promotion dans sa filière en 2018, a aiguisé sa sensibilité artistique, l’a dotée d’une maîtrise de plusieurs techniques plastiques nécessaires au développement de ses nombreux projets et a changé son regard au monde, ce qui se reflète dans les thématiques qui la hantent. Elle s’intéresse à l’homme (ses rapports avec le temps, l’espace, le travail, son existence,…), aux objets et leurs caractéristiques ainsi qu’à la machine et ses engrenages. Son inspiration, elle la puise dans son enfance et l’entourage où elle avait grandi au milieu de sa famille modeste et joyeuse à travers des images mentales ancrées dans sa mémoire qu’elle revisite et représente sous forme de photos, dessins, gravures, collages, installations,... Sa première source d’inspiration est désormais sa mère brodeuse et sa machine à coudre. Les gestes et matériaux de celle-ci constituent sa matière et son champ d’investigation. Elle paraît fascinée par les aiguilles, les bobines de fil, les tissus et papiers fins qu’elle réinterprète autrement en les redessinant et/ou entremêlant pour aboutir à de nouvelles formes et compositions mettant en exergue les détails minuscules qui plongent le récepteur de ses œuvres dans un monde étrangement silencieux où les éléments industriels de la machine à coudre tantôt s’affirment davantage tantôt s’estompent sous la touche subtile de l’artiste et flottent comme s’ils surgissaient des songes. Certes, le sujet apparent est la machine à coudre de la mère de l’artiste, un objet a priori banal. Néanmoins, ses représentations multiples par Sabrine Lahrach avec insistance, voire obstination, devraient provoquer le regardeur. Les nombreuses techniques et matières délicatement utilisées et juxtaposées reflètent des souvenirs, une conscience, un amour, une admiration et une sensibilité. Elles reflètent les souvenirs indélébiles d’une enfance sereine bercée dans les tissus duveteux brodés avec doigté par les mains affectueuses de la maman et ponctuée par les bruissements réguliers de sa machine à coudre. Elles reflètent une conscience aigüe des bienfaits d’un métier artisanal nourricier qui permettait aux femmes d’être autonomes, productives et même créatives sans s’éloigner de leurs enfants toute la journée pour travailler malgré elles dans des usines esclavagistes de textile. Elles reflètent un amour dévorant et une admiration des talents d’une mère active et affectueuse ; reflètent une sensibilité raffinée vis-à-vis des matières, des outils et des techniques artistiques. Les œuvres de Sabrine Lahrach représentent intégralement ou partiellement une machine à coudre visiblement solitaire et résistante qui refuse de quitter la mémoire de l’artiste et de finir aux oubliettes comme tant d’autres objets. C’est la métonymie d’un métier artisanal en voie de disparition et l’allégorie d’une catégorie de femmes et mères marocaines capables et admirables délicatement interprétées par Sabrine, la fille brodeuse elle-aussi, mais de façon contemporaine à la manière d’une artiste-designer sincère, généreuse, authentique et passionnée dont le trait et le dessin se confondent parfois jusqu’à la similitude avec de la broderie.