Artistes et amateurs d'art se mobilisent en soutien
aux récents lauréats des Beaux-arts et aux jeunes artistes émergents !
LAABI Rim
“Mon aventure plastique vient de l’enfance, du père, diplomate et artiste peintre, étalant les couleurs avec nuance et liberté, lui-même, fils de maître artisan sellier de la médina de Fès. Depuis, l’empreinte de l’univers de l’artisan se transmet de père en fille puis se poursuit et se métamorphose à Athènes dans le giron de la diplomatie pendant une adolescence au plus près du beau de l’antiquité grecque, se prolonge et s’approfondit à Paris à travers une recherche doctorale à la Sorbonne articulant la pratique plastique et la théorie autour du thème : « Le Monumental et l’Ornemental; poïétique de l’œuvre comme interférence des mémoires. » L’exploration artistique se développe aujourd’hui à Rabat dans une recherche pratique sur le concept du « Rhizome », constamment cultivée par la pensée à travers la recherche scientifique, l’enseignement universitaire, l’animation d’ateliers dans le domaine des arts plastiques et sciences de l’art au Maroc et à l’étranger et le commissariat d’expositions. C’est en « arpentant » terre, ciel et mer, que je récupère des objets du Monde entier pour la réalisation de mes œuvres. Nécessité de Matière, pour que l’émotion et l’imagination adviennent. Ni peintures, ni sculptures, ni artisanat, mais synthèse fragile, entre deux codes, deux champs de références complémentaires, l’essence des arts traditionnels et la sève moderne combinés, mes propositions plastiques constituent au fur et à mesure, comme le défilement de récits qui s’écoulent, s’entremêlent, se réinventent et glissent dans le lit d’une eau rhizomique, contrant l’immuable, le figé… Casser les schèmes sensori-moteurs, telle me semble la tâche à laquelle je m’attèle dans le travail indéterminé de l’art jusqu’à élargir la perception, se défaire des clichés, autrement dit, opérer une reconversion du regard. ” Rim Laâbi 2018